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DE LA GRÈCE.

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combat s’engagea d’abord entre Achille et AEnée, qui furent séparés, on ne sait comment ; alors Achille se précipita sur les Troyens, dont il fit le plus grand carnage, et qu’il força à se réfugier dans leurs murs. Hector ayant osé l’attendre pour se me surer avec lui, Achille le tua, et fit trois fois le tour de la ville en le traînant attaché par les pieds à son char. Après avoir ainsi assouvi sa vengeance, Achille s’occupa des funérailles de Patrocle, dont je ne par lerai que pour faire remarquer qu’il sacrifia douze jeunes Troyens aux mânes de son ami (1), ce qui me paroît un reste des usages Pélasges, qui s’étoient conservés dans la Thessalie. Les Tyrrhéniens, qui étoient une de leurs colonies, portèrent cet usage en Italie, et il fut l’origine des combats de gladia teurs, qui, dans le principe, n’avoient lieu qu’aux funérailles des personnages importants. Comme les sacrifices de ce genre répugnoient alors au reste de la nation Grecque, Homère a soin de remarquer qu’Achille avoit prié auparavant Agamemnon de se retirer et d’emmener le reste de l’armée ; et il ne laisse pas passer cette action sans la désapprouver. Priam vint quelques jours après demander le corps de son fils ; Achille le lui rendit, et il y eut à cette occasion un armistice de plusieurs jours. (1) Ili., L,XXIII. v. 175.