Page:Histoire des premiers temps de la Grèce, Tome 1 (1822).djvu/98

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DE LA CRÈCE, - 35 Ops ou Tellus, qui étoit femme de Kronus ou Sa turne, étoit bien certainement la Terre. On en fit par la suite Héra ( sipz ), nom qui, à l’aspiration près, est le même qu’Era. Il est vrai que les attri butions de cette dernière divinité ne paroissent plus les mêmes que celles des deux précédentes, • car on croyoit assez généralement que Héra étoit l’Air, parce qu’on supposoit que son nom venoit d’Aér(&hp, en Ionien #ho, éér) ; mais il est évident que, d’après l’amalogie, il auroit fallu en saire Añoz ou fimoz. Aussi quelques anciens théologiens grecs avoient-ils très-bien vu que Héra étoit la Terre, comme on peut le voir dans des vers d’Empédocles cités par Diogènes Laërce (1) et par Stobée (o) ; Probus, ancien commentateur de Virgile (3), a également observé que Héra se prenoit quelquefois pour la Terre, et qu’on faisoit venir son nom d’Era. Les Phéniciens, en apportant dans la Grèce le culte de leurs divinités, avoient cru devoir adopter des noms familiers aux Grecs ; ils avoient donc fait adorer Moloch et Astarté sous ceux de Asus (Deus ), et d’Épz ( Era ), le Ciel et la Terre, que les habi tans du Péloponnèse regardoient comme les souve (1) Liv. VIII, $ 67. vI, 51, Voyez aussi les frag ’ (2) Eclogœ Phys. et Mor. mens d’Empédocles , re tome 1 , page 188. cueillis par M. Sturz, p. 2 1o (3) Ad Virgilium Eglog. et suiv. - 3#