Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/28

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où ils frappèrent, le portier leur demanda : Seigneur qui êtes-vous ? Ami, dit Lohier, ouvrez-nous la porte, nous désirons parler au duc de Beuves de la part du roi. Attendez un instant, je vais parler à monseigneur le duc ; alors il alla au palais, et dit au duc qu’il y avait beaucoup de gens d’armes à la porte ; monseigneur, vous plait-il que je les fasse entrer ? Oui, dit le duc, car je ne les crains pas. Le portier leur ouvrit. Lohier et ses gens entrèrent et montèrent jusqu’au donjon du château ; le duc dit à ses barons : Je vois venir le fils ainé du roi ; s’il me parle honnêtement il fera bien, car s’il dit quelque chose qui me déplaise, j’en aurai raison. Beuves était accompagné de deux cents cavaliers ; et cependant Lohier entra avec ses gens bien armé dans la salle du palais ; et il était déjà bien rempli de noblesse ; le duc était au milieu d’eux, auprès de lui était la duchesse et son fils Maugis qui n’avait pas son pareil dans l’art de la nécromancie et dans les armes. Lohier entra donc, à le tête de ses gens ; il parla en cette manière : Que le Dieu tout-puissant garde et conserve le roi ; puisse-t-il confondre le duc d’Aigremont ! Le roi mon père vous mande que vous vous rendiez à Paris, avec cent chevaliers pour le secourir où il vous plaira de vous envoyer, et aussi pour raison de ce que vous n’avez pas été avec lui en Lombardie contre les Sarrasins ; car c’est de votre faute que sont morts Baudoin, seigneur de Melun, Geoffroy de Bordeille et plusieurs autres combattans ; vous serez pris et conduit en France comme traître, vous serez écorché tout vif, votre femme brûlée et vos enfans