Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ami, dit le maître, ne vous hâtez point : si d’autre que vous n’y met la main, la pierre pourra bien rester où elle est ; c’est un trop lourd fardeau. Maître, dit-il, vous l’aurez incontinent sans d’autre aide que moi s’il plaît à Dieu ; alors il prit la pierre et la porta au maître-maçon, et fit tant par son service qu’il fut en grâce de l’architecte, dont les autres manœuvres devinrent réellement envieux, de manière qu’ils le tuèrent en dormant et le mirent dans un sac, puis le jetèrent dans le Rhin ; mais par la puissance de Dieu, les poissons le soutinrent et il parut une si grande clarté à l’entour de son corps que les habitans en furent sur pris ; ils prirent le corps et le mirent dans le tombeau, alors les barons du pays voulurent l’amener à Cologne, mais ils ne purent ; ce qui leur fit dire : Nous voyons bien que nous ne sommes pas dignes de toucher le corps de ce saint homme, car nous sommes trop grands pécheurs. Pendant que les barons parlaient, le chariot partit seul par la puissance de Dieu, il alla très-vite devant tout le peuple. Vous devez bien savoir que lorsque ce charriot se mit à marcher, passant devant la tombe où on voulait l’enterrer, il roulait si vite qu’on ne pouvait l’arrêter. Il sortit ensuite de Cologne et quand il fut sorti, il continua le long du grand chemin, et tout le peuple se mit à pleurer. L’évêque leur dit alors : Seigneur, vous pouvez voir que ce corps est saint par les beaux miracles qu’il a faits aujourd’hui devant vous ; ainsi allons après pour le conduire, car ce serait mal agir que de le