Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/309

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laisser ainsi tout seul. Alors le clergé et tout le peuple, petits et grands, se mirent après le saint corps ; tout le clergé chantait auprès par grande dévotion. Le charriot marcha tant qu’il vint à une ville nommée Croine, où il s’arrêta. Notre Seigneur fit voir plusieurs beaux miracles pour l’amour du corps saint ; car plusieurs personnes, de quelques maladies qu’elles fussent attaquées, qui venaient voir le corps saint, étaient guéries. Sa renommée était si publiée par tout le monde, qu’on y allait de France et d’Allemagne et tant valurent les offrandes qu’on donnait au corps saint, que d’une petite chapelle qui était celle de Notre-Dame où il s’était arrêté, on en fit une belle église. L’archevêque Turpin voyant que le corps s’était arrêté, lui découvrit le visage, afin que chacun le vit et pût savoir son nom, si quelqu’un pouvait le reconnaître ; mais nul ne le connaissait. Quand l’archevêque vit cela, il en fut bien fâché. Vous saurez que les frères de Regnaut étant un jour auprès d’une fontaine, ils étaient inquiets de ce qu’ils ne pouvaient avoir de ses nouvelles ; alors ils aperçurent un pélerin qui passait et qui salua les barons. Pélerin, dit Allard, d’où venez-vous ? si vous savez quelques nouvelles, dites-nous-les. Seigneurs, dit le pélerin, je viens d’une petite ville d’Allemagne nommée Croine, près de Cologne, sur le Rhin, où je vis de grands miracles que fit un homme qui vint à Cologne : il était fort grand, car chacun disait que c’était un géant ; quand il arriva à Cologne, il vit qu’on maçonnait à l’église de St. Pierre ; il alla se