Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/310

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présenter au maître pour travailler à manœuvrer et il fut reçu bien volontiers.

Pour abréger, cet homme faisait merveilles à bien servir ; car il portait plus en un coup que ne faisaient dix autres, dont les maçons se trouvaient bien contens. Quand les autres manœuvres virent cela, ils en furent jaloux et le tuèrent ; ils le précipitèrent ensuite dans le Rhin : mais par la volonté de Dieu il a été retiré le corps saint, et a fait plusieurs miracles. Il leur conta de point en point tout ce qui s’était passé. Allard, Guichard et Richard ayant entendu le pélerin, se mirent à pleurer de chagrin d’avoir perdu leur frère, car ils sentirent bien que c’était celui duquel le pélerin parlait. Hélas ! dit Richard à ses frères, nous sommes perdus, car je vois que c’est notre frère que nous avons tant cherché. Tous affligés ils prirent congé du pélerin, et dirigèrent leur marche vers Croine, puis s’en vinrent descendre à l’église, où ils trouvèrent une si grande foule de monde qu’à peine ils purent entrer. Cependant étant entrés dans l’église, ils approchèrent du corps qui était posé sur une belle pierre, et aperçurent tant de clarté autour de lui, qu’il semblait y avoir 100 flambeaux. Ils approchèrent de près et le regardèrent, ils reconnurent bien que c’était leur frère : alors ils tombèrent en faiblesse : étant revenus ils dirent : Hélas ! nous avons perdu notre frère par lequel nous étions craints et redoutés. Hélas ! qui sont ceux qui ont été assez hardis d’avoir mis la main sur lui ; je pense qu’ils ne connaissaient pas sa bonté et sa va-