Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/38

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Danois vit venir Gérard de Roussillon, il dit à Richard de Normandie : Voyez comme Gérard de Roussillon nous pense mal mener ? Or, pensons à nous bien défendre, afin que l’honneur en soit au roi et à nous. Alors ils laissèrent courir les chevaux de part et d’autre.

Gérard frappa un Allemand de sa lance, tellement qu’il l’abattit mort ; il prit son enseigne et cria Roussillon ; alors commença une bataille terrible. Oger voyant que l’on tuait tous ses gens, se vit furieux et frappa un chevalier à mort ; Gérard de Roussillon renversa mort un des gens d’Oger ; la bataille devint très-sanglante ; on voyait de part et d’autre des lances brisées, des hauberts émaillés ; le champ de bataille était jonché de morts et de mourans qui nageaient dans des ruisseaux de sang. Le duc Beuves d’Aigremont vint à bride abattue et frappa si rudement Oger, seigneur de Péronne et de Saint-Quentin, qu’il l’étendit mort à ses pieds : alors il cria Aigremont. Son frère de Nanteuil et tous ses gens vinrent vers lui, ils marchèrent aussitôt contre les gens du roi ; il y vint d’autre part des Poitevins, Allemands et Lombards qui étaient du parti du roi ; ils se mêlèrent, et le combat devint plus terrible, car il y avait là de vaillans chevaliers. Richard de Normandie y montrait son courage, car il donna la mort à un chevalier qui était aimé de Gérard de Roussillon, qui jura alors de venger la mort de ce chevalier ; alors il cria Roussillon. Son frère le duc de Nanteuil vint aussitôt le secourir et lui dit : Frère, je serais d’avis de nous en retourner : car voici le roi et ses gens, si nous les