Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/39

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attendons, ils nous feront mauvais parti. Pendant qu’ils marchaient, Galeran de Bouillon tua devant un des neveux de Gérard : Gérard, comme un insensé, envoya chercher le duc Beuves, qui vint aussitôt le secourir. D’autre part le roi assembla ses gens : et ce jour-là il périt quatre mille hommes, tant de part que d’autre. Le duc Beuves frappa messire Gauthier de Pierette en son écu, tellement qu’il lui passa la lance au travers du corps, il cria Aigremont. Le combat fut sanglant : Richard de Normandie montra sa valeur, car il joûta contre le duc d’Aigremont ; tellement qu’il lui perça son écu et le blessa ; puis il lui dit : votre perte est inévitable, malheureux le jour où vous fites périr Lohier ; en disant ces mots, il le frappa sur son casque ; comme la coëffe était d’acier, le coup tomba sur le cou du cheval et l’abattit, sans cela le duc Beuves était mort. Alors le duc Beuves se releva promptement l’épée à la main et frappa un chevalier nommé messire Simon et le tua. Vinrent ensuite Oger, Naimes, Galeran de Bouillon, Noël du Mans, le comte de Salomon, Léon de Frise, l’archevêque Turpin et Esloe, fils d’Obdon ; car à cette bataille il y avait beaucoup de noblesse.

Charlemagne vint dans ces entrefaites, criant : Barons, ne le laissez pas échapper, car il ne nous en resterait que la honte ; alors il mit sa lance en arrêt, et frappa Gérard de Roussillon d’une telle force, qu’il le renversa par terre ; il serait péri infailliblement, si ses frères ne l’eussent secouru. D’autre part vint Oger le Danois, qui frappa un chevalier des gens de Gérard de Roussillon, il le fen-