Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/45

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chant, mais je vois le contraire ; je vous assure que je vendrai cher ma part à celui qui osera m’attaquer. Alors ils commencèrent un combat terrible, dans lequel Ganelon tua Regnier, cousin du duc de Beuves, et il s’écria : Frappez, chevaliers, ils ont bien mal fait d’avoir tué mon cousin Lohier : ils se jetèrent à grande force sur les gens du duc, qui se défendit vaillamment, et frappa un chevalier nommé messire Faucon, tellement qu’il l’abattit mort à terre. Il se mit ensuite à regretter ses deux frères et ses neveux. Hélas ! cher fils, où êtes-vous à présent ! Que n’êtes-vous ici pour me secourir ! Si vous saviez ma situation, vous viendriez me secourir. Ah ! duc de Nanteuil et Gérard de Roussillon, vous ne me reverrez jamais ! Que n’êtes-vous instruits de la misérable entreprise du roi et du comte Ganelon, qui veulent me faire mourir cruellement ! et vous, mes chers neveux, Regnaut, Allard, Guichard et Richard, j’ai grand besoin de vous. Ah ! très-courageux Regnaut ! s’il plaisait à Notre Seigneur que vous fussiez informé de la trahison à laquelle je suis livré, je suis bien persuadé que vous emploieriez toutes vos forces et votre courage pour m’en retirer.

Le combat fut terrible ; mais le duc Beuves d’Aigremont ne pouvait pas résister a tant de gens, car il n’avait avec lui que deux cents chevaliers, les autres plus de quatre mille. On voyait des membres épars sur le champ de bataille, ce qui représentait un spectacle affreux. Ganelon vint ensuite frapper Thessaume de Blois qu’il tua ; et fit reculer les gens du duc Beuves : le duc d’Aigremont vit bien qu’il fallait périr ; il frappa un chevalier à mort ; il se