Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/47

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l’action s’était passée, ils commencèrent à regretter la perte de leur maître et maudirent la noire trahison que le roi leur avait fait. Ainsi partirent les chevaliers dans la plus grande tristesse, faisant porter le corps du duc Beuves d’Aigremont, qui ne cessa de saigner pendant l’espace de quatre lieues. Ils arrivèrent à Aigremont ; les nouvelles parvinrent bientôt à la duchesse, qui n’eut pas plutôt appris la nouvelle, qu’elle et son fils Maugis en eurent le plus grand chagrin. Les gens de ville et d’église furent au-devant de leur seigneur. Quand la duchesse vit son seigneur mort, elle tomba en faiblesse ; les gens d’église emportèrent le corps dans la maîtresse église, où l’évêque l’enterra honorablement et célébra son service. Son fils Maugis commença à dire : grand Dieu ! quel dommage que ce seigneur ait été tué par une trahison aussi cruelle ! Si je vis longuement, le roi et les traîtres qui ont agi ainsi le paieront cher ; il consola ainsi sa mère, et lui dit : prenez patience, car mes oncles et mes cousins m’aideront à venger la mort de mon père. Nous laisserons à parler du duc Beuves d’Aigremont et retournons au traître Griffon et Ganelon son fils, qui, avec leurs gens, s’en retournèrent à Paris.


CHAPITRE II.


Comme Griffon et Ganelon, après avoir tué le duc Beuves, s’en retournèrent à Paris, et comme Regnaut tua Berthelot, neveu de Charlemagne, d’un échiquier en jouant aux échecs, et de la guerre qui en résulta.


Aux fêtes de la Pentecôte, l’empereur tint sa cour