Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/55

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vaillans, que chacun songe à faire son devoir ; montrons notre courage au roi. Quand Regnaut eut dit cela, ils répondirent : Seigneur, ne craignez rien, nous ne vous manquerons pas. Ayant entendu la réponse de ses gens, il commença à faire fermer la porte et lever le pont. Ils aperçurent de loin Oger avec trois cents chevaliers qui suivaient Richard et qu’il vit arriver au château ; il retourna raconter au roi ce qu’il avait fait. Quand il entendit parler Oger, il fut bien irrité, et jura que jamais il ne retournerait en France, que Regnaut ne fùt pris, et s’il pouvait le prendre, il le ferait pendre et ferait traîner son frère à la queue d’un cheval. Sire, dit Oger, vous le devez, il nous a donné de la peine. Sire, dit Foulques de Morillon, nous vous en vengerons ; faites investir le château. Volontiers dit le roi. Il fit sonner de la trompette, et commanda d’environner le château de Montfort. Ce château était bâti sur un rocher, au pied duquel passait la Meuse ; d’une part il y avait une grande forêt, et de l’autre côté de belles prairies. Quand les gens du roi furent logés, il monta à cheval et fut avec peu de compagnie pour visiter le château, et après l’avoir bien considéré, il dit en lui-même : grand Dieu, que ce château est fortifié ! il dit ensuite à ses gens de penser à bien combattre, car nous ne sommes pas à la fin de cette guerre. Il fit arborer son pavillon sur une riche escarboucle, qui brillait comme une torche ardente et une pomme d’or de très-grand prix au-dessus. Quand les tentes furent dressées, il entra et fit appeler le duc Naimes et dit de ne pas monter à cheval de huit jours, sinon pour