Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/56

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s’amuser, car je vais demander du secours partout le royaume et faire venir des vivres en abondance, avant que le château soit assailli. Le duc Naimes lui répondit : Sire, vous pouvez mieux faire, si c’est votre plaisir, envoyez un messager à Regnaut, qui lui dira qu’il vous rende son frère Richard et que vous abandonnerez son pays : s’il vous le rend, faites-lui trancher la tête ; et s’il le refuse, il faudra soutenir la guerre. Le roi lui répondit : Je ne puis m’assurer d’un messager fidèle. Sire, dit le duc Naimes, Oger et moi ferons le message. Je le veux bien, dit le roi, et vous en sais bon gré, car jamais vous ne m’avez abandonné. Le duc Naimes et Oger se préparèrent et ils prirent un rameau vert pour montrer qu’ils étaient messagers, et ils s’en allèrent seuls. Quand Allard vit venir les chevaliers, il leur demanda qui ils étaient. Seigneur, nous sommes messagers du roi, qui nous a envoyés vers Regnaut. Allard vint dire à son frère qu’il y avait deux messagers du roi qui voulaient lui parler : on les conduisit devant Regnaut qui les reçut favorablement et les fit asseoir sur un banc. Le duc Naimes lui dit ensuite : le roi vous mande que vous envoyiez votre frère Richard pour en faire son plaisir ; et si vous ne le faites, il vous défie et dit que jamais il ne vous laissera qu’il ne vous ait pris, et s’il peut vous retenir, vous fera tous mourir. Quand Regnaut entendit ces paroles, il rougit de colère, et dit à Naimes : par la foi que je dois à Dieu, si ce n’était que je vous aime, je vous ferais couper les bras, car vous m’avez bien desservi ; vu que vous êtes mon parent, vous auriez dû me défendre. Dites au roi qu’il n’aura point mon