Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

barons, nous nous conformerons à vos ordres ; alors on déchargea les sommiers et l’on dressa les tentes. Le roi fit ôter ses armes et préparer à manger ; car de toute la journée ils n’avaient pu le faire. Quand Regnaut fut éloigné de l’armée de Charlemagne, il trouva une belle fontaine bordée de verdure ; il jugea cet endroit fort délicieux, et dit à ses frères : voici un endroit propre à faire paitre nos chevaux. Sire, dit Allard, vous avez raison ; alors ils déchargèrent leurs sommiers et les firent paître ; mais les chevaliers ne se trouvèrent pas à leur aise, car ils n’avaient rien à manger. Jusqu’ici Charlemagne ne pouvait se flatter de s’être vengé des quatre fils Aymon. Il avait campé vers la rivière où il s’était lassé de poursuivre Regnaut. Le lendemain à la pointe du jour, Charlemagne dit au duc Naimes : que ferons-nous ? Sire, dit Naimes, si vous voulez me croire, nous retournerons en France ; je crois qu’il est inutile d’aller plus avant, parce que le bois est épais et la rivière trop périlleuse. Comme le roi et le duc Naimes parlaient ensemble, ils virent venir plusieurs chevaliers, et dès qu’ils se furent approchés, le roi appela Bridelon, Regnier et Oger, et leur dit : je veux que vous retourniez à Paris avec moi ; ils furent tous bien contens et dirent au roi : Sire, c’est le meilleur avis que vous puissiez suivre. Charlemagne fit publier dans le camp que chacun pliât bagage pour s’en retourner. Sire, dirent les barons, nous sommes à vos ordres ; ils se mirent en route pour retourner dans leur pays, et le roi retourna à Paris. Quand Charlemagne fut arrivé à Paris, il