Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/74

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fit venir ses barons devant lui et leur dit : Seigneurs, mon pouvoir est de bien peu de valeur, puisque je n’ai pu me venger des quatre fils Aymon. Je pense qu’ils retourneront en leur pays ou en leur château ; s’ils y retournent, nous irons les assiéger. Sire, dit le duc Naimes, ils ne le feront pas ; ils sont dans la forêt des Ardennes, mais elle est si grande que je pense qu’ils y mourront de faim. Cela pourrait bien être, dit Charlemagne ; que mille maux puissent leur arriver : alors il se tourna vers Oger et lui dit : prenez avec vous Gérard, Foulques l’Allemand et Dion de Mondidier, puis vous donnerez le congé aux autres. Sire, dit Oger, vos ordres seront exécutés. Alors Oger fit ce que le roi lui avait ordonné, il donna congé à tous les chevaliers, qui retournèrent chacun dans leur pays. Comme le duc Aymon s’en retournait, il arriva vers la fontaine où ses fils se reposaient. Quand il les aperçut, il dit à ses gens : Seigneurs, conseillez-moi comme je dois agir contre mes enfans ; si je les attaque, leur perte est certaine et j’en serais fâché ; si je ne les attaque point, je serais un parjure ; mais à Dieu ne plaise que je passe jamais pour un traître. Sire, dit Emofroid, si vous attaquez vos enfans, vous ne ferez point mal, puis que vous l’avez promis au roi ; prenez garde d’être parjure. Vous parlez juste, lui répondit Aymon ; je ferai si bien que je ne serai blâmé : alors il appela deux de ses chevaliers, et leur dit : allez vers Regnaut et ses frères, et défiez-les de ma part. Sire, dirent les chevaliers, vous nous commandez une chose qui nous répugne ; mais puisque vous