Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/86

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et m’en faire détester, moi qui devrais les aimer plus que moi-même. Après qu’il eut prononcé ces paroles, il dit à Regnaut : vous êtes généreux autant qu’Hector, ainsi je m’en rapporte à vous. Il dit ensuite à la duchesse : je pars, car je ne veux plus être avec Charlemagne ; donnez de l’or et de l’argent à mes enfans, donnez-leur aussi des chevaux et des sommiers autant qu’ils en auront besoin. Père ; dit Regnaut, je vous remercie de votre bonne volonté ; nous partirons demain. Je puis vous dire que nous ne serions jamais revenus sans l’amitié que nous avons pour notre mère. Aymon lui dit ensuite : vous savez ce que le roi m’a fait promettre contre vous ; je suis bien fâché d’avoir combattu contre vous dans la forêt des Ardennes, mais j’y étais contraint pour mon honneur et pour maintenir la paix avec Charlemagne. Votre mère peut vous donner tout ce qui vous est nécessaire ; pour moi, je m’en retourne dans les bois. La duchesse fut bien satisfaite de ce que le duc Aymon lui avait donné permission d’agir à sa volonté ; elle appela ses enfans et leur dit : puisque votre père n’est plus ici, vous serez bien traité. Elle fit préparer des bains où ils se lavèrent, et leur donna à chacun un manteau d’écarlate fourré d’hermine. Quand elle les eut bien rétablis, elle les conduisit dans une chambre où était le trésor de son mari et le leur montra. Regnaut, voyant un si riche trésor, ne put contenir sa joie, et dit à sa mère : nous vous avons bien des obligations, vous nous se courez à propos, car nous en avions besoin. Alors il prit le trésor, et paya un messager et plusieurs au-