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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/101

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SALON DE MADAME NECKER.

LA PRINCESSE DE MONACO, qui causait avec le marquis de Chastellux, se levant.

Ah ça ! si je comprends toute l’agitation qui est autour de moi, je crois qu’il est question de lire un portrait de madame de Lauzun !… Je ne sais pas si M. de La Harpe est susceptible ?… ajouta-t-elle en se tournant vers lui avec un de ses plus charmants sourires.

M. DE LA HARPE.

Madame la princesse veut-elle me dire en quoi j’ai à me soumettre à ses commandements ?

LA PRINCESSE DE MONACO, étendant la main vers lui.

En me donnant ce rouleau de papier pour que je lise moi-même ce que madame Necker a écrit et ce que nous pensons tous.

MADAME NECKER, allant à elle, la baise au front. La princesse s’incline, et dans ce mouvement plein de grâce, sa belle tête blonde[1] se penche, et le chignon poudré et flottant se sépare et répand une odeur embaumée dans la chambre.

Vous êtes aussi une ravissante femme, dit madame Necker, toujours avec cette réserve qui ne la quittait jamais, mais à laquelle se mêlait une

  1. Mademoiselle de Stainville, femme du prince Joseph de Monaco, était une charmante personne ; elle avait à l’époque où elle se trouvait chez madame Necker, à peine dix-neuf