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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/15

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INTRODUCTION.

cellerie elle-même s’introduisit dans les sociétés intimes, et lorsque la Chambre des poisons fut instituée, on vit comparaître à la barre d’une chambre ardente les premiers noms de France[1].

Plus tard, cette société toujours plus puissante prit une force que le temps lui avait préparée et qui parfois se trouva être à l’unisson du pouvoir royal… Louis xiv vit souvent, malgré son absolutisme, dominer sa volonté par celle d’une femme, comme madame des Ursins, la princesse Palatine[2], ou par toute autre unie par le cœur ou pas l’intrigue à la force contre l’autorité royale… Et plus près de lui, madame de Lafayette, madame de la Suze, madame Scarron, madame de Sévigné, exerçaient un pouvoir souverain qui balançait le sien… À mesure que le temps s’écoulait, cette so-

  1. La duchesse de Bouillon, la comtesse de Soissons, le maréchal de Luxembourg ! et tant d’autres noms fameux parmi les plus respectés.
  2. Anne de Gonzague, fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers, puis de Mantoue, femme d’Édouard, comte palatin du Rhin. Elle était la plus intrigante personne du monde, très-dévouée à Mazarin et à Anne d’Autriche. Bossuet, qui était homme de cour en même temps qu’orateur, parle d’elle avec beaucoup de finesse dans son oraison funèbre : « Toujours fidèle à la reine Anne, dit-il, elle eut le secret de cette princesse et celui de tous les partis, tant elle était pénétrante, tant elle savait gagner les cœurs. »