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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/41

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INTRODUCTION.

elle sut le garder pour ami… Elle avait un frère qui était ce Masson, ami de Dorat, qui un jour prit le titre de marquis de Pezay[1]. Il avait une jolie figure, de bonnes manières qu’il avait prises dans la société de sa sœur, qui, en hommes, voyait ce qu’il y avait de mieux à la Cour ; il avait de l’ambition et ne possédait rien. Il y avait bien dans sa vie des circonstances qui pouvaient être par lui mises en œuvre, et le mener à un état heureux : mais son ambition voulait un grand pouvoir ; il le rêvait et finit par l’obtenir, chose qui fut longtemps ignorée… Il composait des vers, des héroïdes, des madrigaux, tout cela fort pâle, fort tiède… et pour peu que Dorat s’en mêlât de corriger, je demande ce que devenait le peu de feu sacré que voulait l’homme ambitieux avait prêté à celui qui voulait être poëte ; car l’ambition est un sentiment hardi pour lequel il faut que l’homme sente ses facultés et les mette en activité… L’âme de l’ambitieux ne peut être froide.

Les soirées helvétiques ou helvétiennes furent

  1. Ce fut sur lui qu’on fit ce quatrain ; il est de M. de Rulhières :

    Ce jeune homme a beaucoup acquis,
    Acquis beaucoup je vous le jure.
    Il s’est fait auteur et marquis,
    Et tous deux malgré la nature.