Aller au contenu

Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
INTRODUCTION.

min. M. de Pezay, n’étant connu de personne, voulut se faire connaître en innovant… Il écrivit à Frédéric, à Catherine ii, à Joseph ii, à tous les rois de l’Europe… Mais il n’eut aucune bonne chance ; Frédéric prit de l’humeur même, et lui répondit :

« Il sied bien à une jeune barbe comme vous de donner des leçons à un vieux roi. »

Frédéric aurait pu ajouter comme moi, car il y avait à cette époque, en Europe, de vieux rois qui auraient pu recevoir des leçons d’un enfant.

M. le marquis de Pezay, repoussé dans ses attaques sur la royauté étrangère, jeta ses filets sur la nôtre… Il aurait bien commencé par elle, mais une circonstance que je dirai tout à l’heure s’y opposait ; il voulut enfin dominer son étoile, et voici ce qu’il fit.

Un garçon des petits appartements, nommé Louvain, fut gagné à prix d’or pour déposer une lettre, à l’adresse du Roi, dans l’endroit le plus apparent d’une chambre où le Roi s’occupait ordinairement de ces sortes de lectures.

Cette lettre, écrite d’un fort beau caractère, était de nature à attirer, par cette seule raison, l’attention du Roi… Il écrivait admirablement, et aimait à trouver dans les autres ce qu’il possédait aussi… Mais la lettre elle-même pouvait être considérée