Aller au contenu

Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
INTRODUCTION.

semblait à aucune autre ; son attitude était fière, et même un peu trop. Il portait habituellement la tête fort élevée, et malgré la forme extraordinaire de son visage, dont les traits fortement prononcés n’avaient aucune douceur, il pouvait plaire, surtout à ceux qui sentaient énergiquement ; on voyait qu’en lui on trouverait une réponse à une démarche tentée avec force ou bien à un mot de vigueur. Son regard[1] avait du calme même dans les occasions où l’émotion causée par une attaque violente pouvait faire excuser qu’il manquât de repos dans sa contenance. Quant à son talent, il en avait un positif[2], et pour ses vertus je crois pouvoir affirmer aussi qu’elles étaient également positives. Son esprit était actif ; il recherchait toutes les instructions, n’en repoussait aucune,

  1. Madame Necker, en parlant de M. Necker, est tellement exagérée qu’elle ne arrive à être ridicule. Ainsi, par exemple, en parlant de M. Necker : « Il a surtout dans le regard je ne sais quoi de fin et de céleste, que les peintres n’ont jamais adopté que pour la figure des anges… » Et plus loin : « Duclos disait : Mon talent, à moi, c’est l’esprit ; car il le mettait à la place de tout… M. Necker peut dire : Mon talent, à moi, c’est le génie. »
  2. Je crois avoir déjà dit dans mes mémoires sur l’empire que mon père était très-lié avec M. Necker, et qu’il l’estimait beaucoup. C’est de lui que j’ai appris à l’estimer aussi.