M. le prince de Condé et du prince de Conti à Saint-Ouen, et des duc d’Orléans et de Chartres.
« Gardez-vous pour des temps meilleurs, » lui dit madame Necker.
À cette époque de la première retraite de M. Necker, sa fille avait dix-huit ans ; mais elle était tellement femme du monde que l’on pouvait déjà prononcer hardiment sur elle le jugement qui la proclamait l’un des esprits les plus lumineux de son temps comme publiciste. Mais je parlerai d’elle plus tard, et en son lieu. Madame de Staël ne doit être en concurrence avec personne ; elle éclipse tout là où elle se trouve, et la maison où elle paraît doit être la sienne. Sa mère rend une lumière assez vive pour être admirée seule à côté de M. Necker, soit qu’elle s’y montre son guide sur la mer orageuse des mouvements politiques, soit qu’elle le console dans sa belle retraite de Saint-Ouen.
Le ministère qui remplaça M. Necker, M. de Fleury[1] (Joly), le marquis de Castries[2], le comte de Ségur[3], M. Amelot[4], M. de Vergennes[5], cette