Aller au contenu

Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
INTRODUCTION.

Il le mande dans son cabinet, et là il lui annonce, avec la brutalité d’un homme mal appris, lui, le modèle de la politesse exquise, que le Roi lui donne sa démission, et que tous les ministres, M. de Castrie excepté, donnent la leur si M. Necker demeure au ministère. M. Necker sort de chez M. de Maurepas, qui est convaincu qu’il l’a insulté, comme s’il dépendait de vouloir insulter pour atteindre quand on est haut placé ! M. Necker regarde avec pitié le vieillard, impuissant dans sa haine comme dans son pouvoir d’homme d’état ; il lui dit seulement que les coffres sont pleins et qu’il a accompli ses promesses. Et le lendemain, 19 mai 1781, le Roi reçut un petit billet de deux pouces et demi de large sur trois pouces et demi de haut, contenant ce qui suit, sans vedette ni titre :

« La conversation que j’ai eue hier avec M. de Maurepas ne me permet pas de différer de remettre entre les mains du Roi ma démission. J’en ai l’âme navrée. J’ose espérer que S. M. daignera garder quelque souvenir des années de travaux heureux, mais pénibles, et surtout du zèle sans bornes avec lequel je m’étais dévoué à la servir.

Necker. »

M. Necker reçut des visites de condoléance de