Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/32

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Geoffroy ne résida guère à Loches ; il vécut presque toujours auprès du roi, et le suivit dans des expéditions lointaines, qui n’ont point de rapport avec notre sujet.

Il eut deux fils, Maurice et Foulque Nerra. Quelques auteurs ont prétendu que Foulque était fils de Maurice, mais le contraire résulte des titres de fondation de l’abbaye de Saint-Nicolas d’Angers, de deux épitaphes qu’on voyait autrefois, au dire de Bourdigné, en l’église Saint-Aubin de la même ville, et d’un passage de l’histoire de Foulque Réchin, où il est dit positivement que Geoffroy était le père de Foulque Nerra, « pater avi mei Fulconis ».

Maurice, d’après le Gesta consulum Andegavorum, fut d’un caractère paisible, et maintint le pays en paix, plus par sa sagesse que par la force des armes. Bien qu’on ne doive peut-être pas le mettre au nombre des comtes d’Anjou, cependant il a pu gouverner le peuple pendant les absences de son père.

C’est à cette époque que commencent à poindre les dissentiments et les querelles de voisinage, qui, sous le règne de Foulque Nerra, vont prendre une importance considérable, et finalement aboutir à un état de guerre permanent pendant plusieurs générations. Nous ne nous occuperons que de ce qui se passe dans la région dont Loches est le centre.

Landry, comte de Dunois, « homme de mauvaise foi et tout rempli de malice, » oublieux des bienfaits qu’il avait reçus de Geoffroy, attaque ses domaines, et tourmente ses fidèles d’Amboise et de Loches. Il avait pour alliés Eude de Champagne, dont les vastes possessions comprenaient


    primum habitæ orationes neglectui habeantur, sed ut Dei Genetricis, etc. (Charte de fondation de la Collégiale. — Dufour, v° Loches, p. 32).