à désoler le pays aux environs de Loches. Nous avons vu dans le chapitre précédent les tristes effets de l’expédition entreprise par Hugue de Chaumont et Archambault de Bresis contre les seigneurs de Sainte-Maure.
Il devait en être ainsi pendant plusieurs siècles.
Nous avons dit que Mathilde avait été couronnée reine d’Angleterre du vivant de son père. L’ambitieuse princesse qui depuis la mort de son premier mari avait toujours conservé son titre d’impératrice, Empress, devait au décès de Henry Ier s’asseoir sur le trône, et y faire monter avec elle le comte d’Anjou ; et celui-ci n’était pas homme à laisser usurper les droits de sa femme.
Mais quand le moment fut venu, on vit tout à coup surgir un autre prétendant, Étienne, comte de Boulogne, de cette race détestée des comtes de Blois. Fils d’Étienne comte de Blois et de Chartres et d’une fille de Guillaume le Conquérant, il était par conséquent le neveu d’Henry Ier. Instruit par ce qui s’était passé à la mort des deux derniers rois, il profita de l’éloignement de Mathilde pour se rendre aussitôt en Angleterre, et pour se faire couronner au mépris des droits de l’Empress. Mathilde et Geoffroy, indignés de cette conduite déloyale, prennent les armes. Pendant que le comte d’Anjou attaquait la Normandie et réussissait à s’en emparer après une lutte acharnée, sa femme obtenait un succès égal en Angleterre ; Étienne, battu à plusieurs reprises, fut un moment son prisonnier ; mais le caractère orgueilleux et vindicatif de la princesse ne tarda pas a éloigner d’elle les principaux de ceux qui avaient consenti a reconnaître son autorité. Vaincue et captive à son tour, elle fut assez heureuse pour échapper à ses ennemis et sortir de l’Angleterre. Pendant ce temps-là Geoffroy, qui n’avait cessé de guerroyer en Normandie, transmit