Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/92

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à l’Anglais : le Maine, l’Anjou, la Bretagne, l’Aquitaine, le Poitou, la Saintonge, le Périgord, le Quercy, le Limousin, l’Agenois et Bigorre, plus la Touraine, la Normandie, Calais, Guines, Boulogne et tout le Ponthieu. Le roi de France devait en outre payer quatre millions d’écus d’or pour sa rançon.

À cette nouvelle, le régent, qui fut plus tard Charles V, assembla les États Généraux. Lorsque le traité fut soumis aux députés, ils le rejetèrent d’un commun accord en disant « qu’ils auroient plus cher à endurer et porter ce grand méchef et misère où ils estoient, que de voir le noble royaume de France amoindri et défraudé ». (Froissart)

Édouard III, furieux, repasse la mer à la tête de cent mille hommes et de onze cents vaisseaux, et débarque à Calais, le 28 octobre de cette même année ; il livre au pillage les provinces qu’il traverse, brûlant les châteaux, les monastères et les églises. Les Grandes Compagnies, sous la conduite de Basquin du Poncet, ravagent la Touraine, brûlent Beaulieu, s’emparent de Cormery, mais ne paraissent avoir fait aucune entreprise sur le château de Loches, qui avait été réparé l’année précédente, comme nous l’avons dit plus haut. André de Famont, lieutenant d’Enguerrand de Hesdin, capitaine du château, fut envoyé pour traiter de la paix avec le Basquin dont les troupes occupaient la Roche-Pozay et Veretz. Mais les trêves partielles et locales qui pouvaient être conclues n’empêchaient pas la guerre et le brigandage d’être en Touraine à l’état permanent. L’abbaye de Beaulieu, brûlée en 1395, n’était pas encore sortie de ses ruines, que les Anglais s’en emparèrent de nouveau en 1412, après un siège meurtrier, et envoyèrent l’abbé prisonnier en Angleterre. Thomas de Dorset, grand amiral d’Angleterre et d’Irlande, lieutenant du duc de Clarence, y tenait son quartier