Page:Histoire du donjon de Loches par M. Edmond Gautier.djvu/93

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général au mois d’octobre. Le château de Loches, défendu par Enguerrand de Hesdin, puis par Guillaume Jolain et Jehan d’Azay, résista à toutes les attaques. En 1419, à la suite du meurtre de Jean Sans-Peur, Loches, qui comme le reste de la Touraine avait suivi le parti du duc de Bourgogne, devint la proie des flammes, probablement à la suite d’une tentative de ces bandes des Grandes Compagnies ; mais dans ces différentes circonstances, le château ne paraît point avoir été l’objet d’un siège régulier, ou tout au moins le souvenir ne nous en a pas été conservé.

Le ravitaillement qui précéda la bataille de Maupertuis fut probablement le dernier effort tenté pour maintenir le vieux donjon en état. Son système d’architecture était vieilli. L’artillerie venait de changer les conditions de la défense des places. Les hourds, les charpentes et les toitures en bardeau, faciles à incendier et à détruire, disparaissaient peu à peu pour faire place aux mâchicoulis et aux plates-formes destinées à recevoir du canon ; tout, en un mot, était à modifier, ou plutôt à refaire.

Cette transformation dut s’opérer lentement, jusqu’au jour où fut arrêté le plan d’un nouveau donjon.

Au point où, du côté du couchant, venaient se relier tous les murs d’enceinte, existait un ouvrage fortifié, une sorte de petit donjon, contemporain du grand, autant que l’on peut en juger par des meurtrières encore visibles à l’intérieur, et aujourd’hui obstruées par les nouvelles constructions. À côté, on avait élevé, vers la fin du XIVe siècle, un bâtiment qui sert aujourd’hui d’habitation au concierge de la prison. Composée d’une chambre unique avec un étage et un grenier au-dessus, cette annexe nous paraît n’avoir été qu’un corps-de-garde principal. Au commencement du XVe siècle, ce point fut choisi pour l’emplacement d’un nouveau donjon, bâti suivant les règles les plus récen-