Jul. Acheve je t’en prie : qu’eſt-ce qu’il y a dans ſes manieres qui te plait tant ?
Magd. Je ne le ſaurois bien exprimer. Elle fait bonne mine à tout le monde, elle a un enjoüement raiſonnable & vit toûjours ſagement ; elle s’accommode aux façons de tous ceux qui la voyent, & avec ceux qui ont de l’eſprit elle caquette agréablement ; de quels mets qu’on lui préſente à table elle mange peu, & ne boit preſque point ; elle fait tout proprement ; mais je ne ſai comment elle peut réuſſir à entretenir ſans jalouſie pluſieurs galants, elle ne s’embarraſſe point d’en avoir deux ou trois & d’avantage en même tems chez elle. Ce rôle me paroît bien difficile à joüer, cependant ſes galants s’en vont tous contens & l’aiment toûjours. Au reſte on m’a dit que quand elle eſt ſeule dans ſa chambre avec un ami, quoi qu’elle ne faſſe pas trop la lubrique, elle le careſſe & le divertit de tant de maniere que perſonne ne peut la quitter quand on eſt à la baiſer,
Jul. Mais encore quel plaiſir particu-