Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 20 )

ſe que cela, & je ſouhaitois extrêmement de l’entretenir en particulier, afin de le mettre d’humeur de me demander quelque faveur. Il n’oſoit m’aborder tant il me croyoit fiere, & moi j’enrageois de le voir ainſi façonneux. Enfin après avoir rodé quelques jours dans notre quartier, il remarqua pour une bonne fois que mes regards n’étoient ni fiers, ni indifférents ; & une occaſion qui ſe préſenta le fit hazarder de m’entretenir. Il entra chez nous une après-dînée, & alla droit à la chambre de mon Couſin ; je courus après lui aux degrés pour lui dire que mon Couſin étoit ſorti. Mademoiſelle, me dit-il alors, Je ſuis bien payé de la peine que j’ai priſe de venir ici, puiſque j’ai l’honneur de vous voir. Je croi Monſieur, lui repartis-je, qu’il vous eſt fort indifférent de me voir ou non, mais ſi vous voulez parler à mon Couſin, il ſera bientôt de retour. En même temps je le fis entrer dans une petite chambre baſſe aſſez reculée, & là ſous le prétexte du prompt retour de mon Couſin je joüis de ſon entretien pendant quelques heu-