Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/40

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leur morceau & que ſa femme n’auroit que mes reſtes. Je lui dis librement en le quittant que je ſouhaitois fort qu’il me tint parole que pour moi je ſerois toûjours toute à lui. En effet je ne croyois pas trouver jamais d’homme qui me fit ſentir plus de plaiſir que lui, ſur-tout quand j’agiſſois avec lui en toute liberté. Je paſſai la nuit ſuivante à réver aux plaiſirs que j’avois reçus, & j’eus mille tentations d’aller trouver le Couſin dans ſon lit. Le lendemain, j’entendis qu’en ſortant du logis il dit à ſa ſervante qu’il ne reviendroit pas dîner, & qu’on ne l’attendit point. Cette abſence m’affligea, je m’allai mettre ſur mon lit pour faire paſſer mon inquietude. Cependant il ne tarda pas à revenir & d’abord il vint dans ma chambre. Comme il me vit couchée, il courut tout allarmé me demander ſi j’étois incommodée ; il m’embraſſa & me mania les tetons. Je me tournai vers lui & lui dis que je n’avois point d’autre mal que celui de ne l’avoir point vû : alors il ſe jetta ſur le lit avec moi, mit ſa main ſous mes