Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/8

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ſurpriſe que toi. Je me ſuis arrêtée pour la voir paſſer ; ſes habits étoient extrêmement riches, mais ſurtout les bijoux qu’elle portoit m’ont paru d’un prix ineſtimable.

Magd. Il eſt vrai.

Jul. Comment eſt-ce qu’elle a pû parvenir à une ſi haute fortune ? Dans le tems que je l’ai vûe à Veniſe, elle avoit pour meilleur habit, une cotte d’une petite étamine, & ordinairement elle étoit toute crotée, parce qu’elle ne faiſoit que courir pour gagner quelques ſols.

Magd. Vraiment c’étoit encore bien pis quand elle vint à Rome.

Jul. Y a-t-il longtems qu’elle y eſt venuë ?

Magd. Il y a environ deux ans.

Jul. En quel équipage vint-elle, dis le moi je t’en prie ? Je ne puis comprendre comment dans ſi peu de tems elle a pû devenir ſi grande Dame.

Magd. Tu ne ſais donc pas le bon de ſon hiſtoire ! Il faut que je te l’aprenne ? Un Courtaut de boutique ſe rendit amoureux d’elle ; il étoit jaloux & pour s’aſſu-