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Page:Histoire litteraire des femmes francoises tome 4.djvu/597

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eſt le monde. On examine d’abord le cœur ; on répéte ce qu’on en adit ſouvent ; on nous ramene à la ville ; on entre dans les cercles ; ici l’Auteur varie un peu plus ſes tableaux ; & voici ce qu’on en peut conclure. » Lorſqu’on rapproche tous les agrémens du monde, qu’on ſupprime tous ſes dangers, tous ſes dégoûrs, toutes ſes mortifications, & qu’on n’enviſage que ſes plaiſirs réunis, cela ſait un tableau charmant ; c’est comme un Peintre qui ſait le portrait d’une femme laide, & qui tâche d’en ſaire un joli tableau ; il ſait en ſorte de conſerver l’expreſſion de chacun de ſes traits en les rectifiant ; il leur prête des graces, ſupprime ce qu’ils ont de déſagréable & de difforme ; enfin, il embellit avec tant d’art cette laide femme qu’on la reconnoit, quoiqu’effectivement ſes traits ſoient tout différens ».

Qu’entend-on par le mot de probité, demande l’Auteur ? Parcourez le monde & les différens états, vous n’entendrez parler que de cette vertu ; chacun s’en pique ; mais eſt-on honnête homme en trompant ſon ami dans un marché de bijoux, en ſéduiſant ſa femme & ſa fille, en vendant les emplois & les graces, en donnant quelquefois avec profuſion, mais en ne payant pas ſes dettes ? Toutes ces choſes ſe pardonnent dans le monde ; on n’accuſe pas ceux qui agiſſent ainſi, de manquer de probité.

Ce peu de traits ſuffi : pour donner une légere idée de ces réflexions hazardées d’une femme ignorante, qui ne connoit les déſauts des autres que par les ſiens, & le monde que par les relations & par oui dire, en deux parties in-12.

Je ſuis, &c.

Fin du Tome quatrieme.