Aller au contenu

Page:Histoire litteraire des femmes francoises tome 4.djvu/596

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ſans de ſon ancien maître. Après avoir parcouru l’Eſpagne, il arrive dans la Capitale de l’Italie. Il eſt ſrappé du Tribunal de l’Inquiſition, & fait à ce ſujet des réſlexions qui ſe trouvent partout, & qu’on ne ſe ſoucie plus de trouver nulle part. J’en dis autant de toutes les penſées qui ſont la principale partie du Recueil ; & ce livre, tout petit qu’il eſt, me paroit encore trop grand, pour l’utilité dont il peut être.

Voici Madame, encore des réſlexions par une autre ſemme qui ne ſe nomme point. À l’en croire, elle a peu d’agrémens dans l’eſprit & dans la ſigure ; & ſe ſentant étrangere dans la ſociété, elle a cru devoir renoncer à tous les plaiſirs qui ſont le partage de ſon ſexe. Libre, maîtreſſe d’elle-même, elle s’eſt occupée elle s’eſt occupée à réſléchir ; elle a commencé par s’étudier. Elle convient qu’elle s’eſt trouvé un nombre inſini de déſauts, & que c’eſt en conſéquence, qu’elle a ſait une partie des réſlexions qu’elle donne au jour. » Mon ignorance, dit-elle, peut, ſans doute, m’avoir fait prendre pour des découvertes, les idées que tout le monde a eues comme moi. Peut-être auſſi ai-je mal vu les hommes, en les analyſant d’après ma ſaçon de voir, d’après mes ſenſations, mes paſſions, mes imperſections ; c’eſt ce que j’ignore ; & c’eſt cette incertitude, qui m’a déterminée à prendre le Public pour juge, avec la précaution néceſſaire de lui cacher mon nom, pour lui éviter les préventions, & pour me ſouſtraire perſonnellement à la critique ; c’eſt un des meilleurs conſeils que m’ait jamais donnés mon amour propre ».

Ces réflexions embraſſent une infinité de ſujets. Ce ſont des morceaux détachés qui n’ont pas de liaiſon entr’eux. Le premier objet