Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/105

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De puiſſans obſtacles s’opposèrent trop long-tems aux progrès de ce grand établiſſement.

Dès l’origine, la colonie avoit été ouverte à toutes les ſectes indiſtinctement ; toutes avoient joui des mêmes prérogatives. On avoit compris que c’étoit l’unique moyen de faire arriver promptement un état naiſſant à de grandes proſpérités. Dans la ſuite, les Anglicans, devenus jaloux des non-conformiſtes, voulurent les exclure du gouvernement, les obliger même à fermer leurs lieux de prière. Ces actes de folie & de violence furent annulés, en 1706, par la métropole, comme contraires à l’humanité, à la juſtice, à la raiſon, à la politique. Du choc de ces rêveries ſortirent des cabales & des tumultes qui détournèrent les habitans des travaux utiles pour les occuper de mille fantômes qu’on ne mépriſera jamais autant qu’ils le méritent.

Deux guerres qu’on fit aux ſauvages furent preſque auſſi extravagantes, preſque auſſi deſtructives de tout bien. Sans intérêt & ſans motif, on attaqua, on maſſacra toutes les nations errantes ou fixées entre