Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/120

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10 601 336 livres, la Caroline Méridionale verſoir bientôt doubler ſa population & ſes cultures. C’eſt déjà, de toutes les provinces du continent ſeptentrional, la plus riche. Auſſi le goût des commodités y eſt-il général : auſſi les dépenſes s’y élèvent-elles juſqu’au luxe. Cette magnificence ſe faiſoit ſurtout remarquer naguère dans les enterremens. On y raſſembloit le plus grand nombre de citoyens qu’il étoit poſſible ; on leur ſervoit des mets recherchés ; on leur prodiguoit les vins les plus exquis, les liqueurs les plus rares. Aux vaſes précieux qu’on avoit, étoient ajoutés ceux des parens, des voiſins, des amis, il étoit ordinaire de voir des fortunes arriérées ou dérangées par ces funérailles. Les ſanglans & ruineux démêlés des colonies avec leur métropole, ont mis fin à ces profuſions : mais ſans abolir un uſage peut-être plus extravagant.

Dès l’origine de l’établiſſement, les miniſtres de la religion imaginèrent de louer indiſtinctement dans le temple toutes celles de leurs ouailles, qui termineroient leur carrière. Jamais ce ne furent les actions ou les vertus du mort qui furent la meſure