Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/159

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de l’Amérique. Quoiqu’il ſoit, en général, ſi bas proche de la mer, que le plus ſouvent on a peine à diſtinguer la terre du haut du grand mât, même après avoir mouillé à quatorze braſſes, cependant la côte eſt très-abordable, parce que ce bas-fonds, ou cette profondeur, diminue inſenſiblement à meſure qu’on avance. Ainſi l’on peut, avec le ſecours de la ſonde, connoître exactement à quelle diſtance on eſt du continent. Le navigateur en eſt même averti par les arbres, qui, paroiſſant ſortir de l’océan, forment un ſpectacle enchanteur à ſes yeux, ſur des plages où s’offrent de toutes parts des rades & des ports ſans nombre, pour recevoir & protéger des vaiſſeaux.

Les productions viennent en abondance ſur un ſol nouvellement défriché, mais arrivent lentement à la ſaiſon de leur maturité. On y voit même beaucoup de plantes fleurir ſi tard, que l’hiver en prévient la récolte ; tandis que, ſous une latitude plus ſeptentrionale, on en recueille ſur notre continent & le fruit, & la graine. Quelle eſt la raiſon de ce phénomène ? Avant l’arrivée