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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/167

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Tous les êtres ont une eſpèce ennemie. Celle de l’oiſeau-mouche eſt une groſſe araignée très-friande de ſes œufs, contre laquelle il ne les défend pas ſans peine. C’eſt l’épée que le tyran voit toujours ſuſpendue ſur ſa tête.

L’Amérique Septentrionale étoit autrefois dévorée d’inſectes. Comme on n’avoit ni purifié l’air, ni défriché la terre, ni abattu les bois, ni donné de l’écoulement aux eaux, cette matière animée avoit envahi, ſans obſtacle, toutes les productions de la nature, que nul être ne lui diſputoit. Aucune de ces eſpèces n’étoit utile à l’homme. Une ſeule aujourd’hui ſert à ſes beſoins : c’eſt l’abeille. Mais on croit qu’elle a été tranſportée de l’ancien-monde au nouveau. Les ſauvages l’appellent mouche Angloiſe ; on ne la trouve qu’au voiſinage des côtes. Ces indices annoncent une origine étrangère. On voit les abeilles errer dans les forêts en nombreux eſſaims ſur le nouvel hémiſphère. Elles s’y multiplient tous les jours. Leur miel s’emploie à différens uſages. Beaucoup de gens en font leur nourriture. La cire devient, de jour en jour, une branche conſidérable de commerce.