Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/18

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de l’univers, entraînées par une ambition dévorante, préſentèrent plus de traits de conformité avec le premier. D’autres, plus ſages dans leurs conſtitutions, plus ſimples dans leurs mœurs, plus limitées dans leurs vues, enveloppées d’un bonheur ſecret, s’il eſt permis de parler ainſi, paroiſſent reſſembler davantage au ſecond. Entre ces derniers, on peut compter la Penſilvanie.

II. Principe des anabaptiſtes.

Le luthéraniſme, qui devoit changer la face de l’Europe, ou par lui-même, ou par l’exemple qu’il donnoit, avoit occaſionné dans les eſprits une fermentation extraordinaire ; lorſqu’on vit ſortir de ſon ſein orageux une religion nouvelle, qui paroiſſoit bien plus une révolte conduite par le fanatiſme, qu’une ſecte réglée qui ſe gouverne par des principes. La plupart des novateurs ſuivent un ſyſtême lié, des dogmes établis, & ne combattent d’abord que pour les défendre, lorſque la persécution les irrite & les révolte juſqu’à leur mettre les armes à la main. Les anabaptiſtes, comme s’ils n’avoient cherché dans la bible qu’un cri de guerre, levèrent l’étendard de la rébellion, avant d’être convenus d’un corps de doc-