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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/186

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attachés au ſol qui les a vu naître, qu’il n’y a que des guerres civiles ou des révolutions qui puiſſent déterminer à changer de climat & de patrie ceux d’entre eux qui ont une propriété, des mœurs ou de l’induſtrie. Ainſi le rétabliſſement de la tranquilité publique dans la métropole, devoit mettre des obſtacles inſurmontables au progrès des cultures en Amérique.

D’ailleurs les Anglois, quoique naturellement actifs, ambitieux & entreprenans, n’étoient guère propres à défricher le Nouveau-Monde. Accoutumés à une vie douce, à quelque aiſance, à beaucoup de commodités ; il n’y avoit que l’enthouſiaſme religieux ou politique qui pût les ſoutenir dans les travaux, les misères, les privations, les calamités inséparables des nouvelles plantations.

On doit ajouter que quand l’Angleterre auroit pu vaincre ces difficultés, elle ne l’auroit pas dû vouloir. Sans doute il étoit utile à cette puiſſance de fonder des colonies, de les rendre floriſſantes, de s’enrichir de leurs productions ; mais il ne lui convenoit pas d’acheter ces avantages par le ſacrifice de ſa population.