Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/206

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ſuffire à l’entretien d’une nombreuſe famille, y nourrira long-tems ſa poſtérité. Ainſi les habitans du Nouveau-Monde ſe marient en plus grand nombre, & beaucoup plus jeunes que les habitans de l’Europe. S’il ſe fait parmi nous un mariage par centaine d’individus, il s’en fait deux en Amérique ; & ſi l’on compte quatre enfans par mariage dans nos climats, il faut en compter huit au-moins dans le nouvel hémiſphère. Qu’on multiplie ces générations par celles qui en doivent naître, & l’on trouvera qu’avant deux ſiècles, l’Amérique Septentrionale doit avoir une population immenſe, à moins que des obſtacles qu’il n’eſt pas aisé de prévoir, n’en ralentiſſent les progrès naturels.

XXXIV. Quelles ſont, dans l’Amérique Septentrionale, les mœurs actuelles ?

Elles ſont peuplées aujourd’hui d’hommes ſains & robuſtes, dont la taille eſt avantageuſe. Ces créoles ſont plutôt formés que les Européens : mais ils vivent auſſi moins long-tems. Le bas prix des viandes, du poiſſon, des grains, du gibier, des fruits, de la bière, du cidre, des végétaux, entretient tous les habitans dans une grande abondance des choſes relatives à la nourriture. On eſt obligé de s’obſerver davantage ſur le

vêtement,