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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/225

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des deux Indes.

blic fut confié à des mains rapaces ou peu exercées. Alors cette reſſource fut pouſſée plus loin qu’il ne convenoit. Inutilement, il fut créé, dans les premiers tems, des impôts pour payer l’intérêt des obligations, pour retirer, à des époques convenues, les obligations elles-mêmes. De nouveaux beſoins occaſionnèrent de nouvelles dettes. Les engagemens furent pouſſés preſque généralement au-delà de tous les excès. Dans la Penſilvanie ſeule, les billets d’état conſervèrent, ſans interruption leur valeur entière. Leur réputation fut altérée dans deux ou trois autres colonies, ſans y être tout-à-fait détruite. Mais dans les deux Carolines & dans les quatre provinces qui forment ce qu’on appelle plus particulièrement la Nouvelle-Angleterre, ils ſe trouvèrent tellement avilis par leur abondance, qu’ils n’y avoient plus de cours à aucun prix. Maſſachuſet, qui avoit pris l’Iſle-Royale ſur la France, reçut de la métropole en dédommagement 4 050 000 liv. Avec ce numéraire, il retira de ſon papier une ſomme douze fois plus forte ; & ceux qui reçurent l’argent crurent avoir fait un très-bon marché. Le parlement,