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des deux Indes.

l’agriculture & de la chaſſe ne fourniſſant pas à toute l’étendue de leurs beſoins, c’étoit les réduire à la misère, que de les empêcher d’y pourvoir par un nouveau genre d’induſtrie ; enfin, que la prohibition des manufactures, ne tendoit qu’à faire renchérir toutes les denrées dans un état naiſſant, qu’à en diminuer ou à en arrêter peut-être la vente, qu’a, en écarter tous ceux qui pouvoient ſonger à s’y aller fixer.

L’évidence de ces principes étoit ſans réplique. On s’y rendit enfin après les plus grands débats. Il fut permis aux Américains de manufacturer eux-mêmes leur habillement, mais avec des reſtrictions qui laiſſoient percer les regrets de l’avidité, à travers les dehors de la juſtice. Toute communication, à cet égard, fut sévèrement interdite entre les provinces. On leur défendit, ſous les peines les plus graves, de verſer de l’une dans l’autre aucune eſpèce de laine, ſoit en nature, ſoit fabriquée. Cependant quelques manufactures de chapeaux osèrent franchir ces barrières. Pour arrêter ce qu’on appelloit un déſordre affreux, le parlement eut recours à l’expédient, ſi petit & ſi cruel, des régle-