Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/234

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matières premières & la main-d’œuvre étoient montées à ſi haut prix dans la Grande-Bretagne, que ſes négocians ſe voyoient ſupplantés dans des contrées où ils n’avoient pas même éprouvé juſqu’alors de concurrence. Les bénéfices de ſon commerce avec toutes les parties du globe, ne s’élevoient pas annuellement au-deſſus de cinquante-ſix millions ; & de cette balance il en falloit tirer trente-cinq pour les arrérages des ſommes placées par les étrangers dans ſes fonds publics.

Les reſſorts de l’état étoient forcés. Les muſcles du corps politique éprouvant à la fois une tenſion violente, étoient en quelque manière ſortis de leur place. C’étoit un moment de criſe. Il falloit laiſſer reſpirer les peuples. On ne pouvoit pas les ſoulager par la diminution des dépenſes. Celles que faiſoit le gouvernement étoient néceſſaires, ſoit pour mettre en valeur les conquêtes achetées au prix de tant de ſang, au prix de tant d’argent ; ſoit pour contenir la maiſon de Bourbon, aigrie par les humiliations de la dernière guerre, par les ſacrifices de la dernière paix. Au défaut d’autres moyens pour