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des deux Indes
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excès blâmable ; & il en demanda au parlement une punition sévère.

Les gens modérés ſouhaitoient que la cité coupable fût ſeulement condamnée à un dédommagement proportionné au dégât commis dans ſa rade, & à l’amende qu’elle méritoit pour n’avoir pas puni cet acte de violence. On jugea cette peine trop légère ; & le 13 mars 1774, il fut porté un bill qui fermoit le port de Boſton, & qui défendoit d’y rien débarquer, d’y rien prendre.

La cour de Londres s’applaudiſſoit d’une loi ſi rigoureuſe, & ne doutoit pas qu’elle n’amenât les Boſtoniens à cet eſprit de ſervitude qu’on avoit travaillé vainement juſqu’alors à leur donner. Si, contre toute apparence, ces hommes hardis persévéroient dans leurs prétentions, leurs voiſins profiteroient avec empreſſement de l’interdit jeté ſur le principal port de la province. Au pis aller, les autres colonies, depuis long-tems jalouſes de celles de Maſſachuſet, l’abandonneroient avec indifférence à ſon triſte ſort, & recueilleroient le commerce immenſe que ſes malheurs feroient refluer ſur elles. De cette manière ſeroit rompue l’union de ces divers