Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/268

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qu’elle ſoit, autorisée à regarder l’état comme ſa propriété.

Quiconque penſe autrement eſt un eſclave. C’eſt un idolâtre de l’œuvre de ſes mains.

Quiconque penſe autrement eſt un inſensé, qui ſe dévoue à une misère éternelle, qui y dévoue ſa famille, ſes enfans, les enfans de ſes enfans, en accordant à ſes ancêtres le droit de ſtipuler pour lui lorſqu’il n’étoit pas, & en s’arrogeant le droit de ſtipuler pour ſes neveux qui ne ſont pas encore.

Toute autorité dans ce monde, a commencé ou par le conſentement des ſujets, ou par la force du maître. Dans l’un & l’autre cas, elle peut finir légitimement. Rien ne preſcrit pour la tyrannie contre la liberté.

La vérité de ces principes eſt d’autant plus eſſentielle, que, par ſa nature, toute puiſſance tend au deſpotiſme, chez la nation même la plus ombrageuſe, chez vous An-glois, oui chez vous.

J’ai entendu dire à un Wigh, fanatique peut-être ; mais il échappe quelquefois aux inſensés des paroles d’un grand ſens : je lui ai entendu dire, que tant qu’on ne meneroit pas à Tiburn un mauvais ſouverain, ou du-moins un mau-