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des deux Indes
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lera révolte, bien qu’il ne ſoit que l’exercice légitime d’un droit inaliénable & naturel de l’homme qu’on opprime, & même de l’homme qu’on n’opprime pas.

On veut, on choiſit pour ſoi. On ne ſauroit vouloir ni choiſir pour un autre ; & il ſeroit inſensé de vouloir, de choiſir pour celui qui n’eſt pas encore né, pour celui qui eſt à des ſiècles de ſon exigence. Point d’individu qui, mécontent de la forme du gouvernement de ſon pays, n’en puiſſe aller chercher ailleurs une meilleure. Point de ſociété qui n’ait à changer la ſienne, la même liberté qu’eurent ſes ancêtres à l’adopter. Sur ce point, les ſociétés en ſont comme au premier moment de leur civiliſation. Sans quoi il y auroit un grand mal ; que dis-je, le plus grand des maux ſeroit ſans remède. Des millions d’hommes auroient été condamnés à un malheur ſans fin. Concluez donc avec moi :

Qu’il n’eſt nulle forme de gouvernement, dont la prérogative ſoit d’être immuable.

Nulle autorité politique qui créée hier ou il y a mille ans, ne puiſſe être abrogée dans dix ans ou demain.

Nulle puiſſance, ſi reſpectable, ſi ſacrée