avez pris leur défenſe, c’eſt comme vous auriez pris celle du ſultan de Conſtantinople, ſi votre ambition ou votre intérêt l’euſſent exigé. Mais ne ſe ſont-ils pas acquittés en vous livrant leurs productions ; en recevant excluſivement vos marchandiſes au prix exorbitant qu’il vous a plu d’y mettre ; en s’aſſujettiſſant aux prohibitions qui gênoient leur induſtrie, aux reſtrictions dont vous avez grevé leurs propriétés ? Ne vous ont-ils pas ſecourus ? Ne ſe ſont-ils pas endettés pour vous ? N’ont-ils pas pris les armes & combattu pour vous ? Lorſque vous leur avez adreſſé vos demandes, comme il convient d’en uſer avec des hommes libres, n’y ont-ils pas accédé ? Quand en avez-vous éprouvé des refus, ſi ce n’eſt lorſque leur appuyant la baïonnette ſur la poitrine, vous leur avez dit : vos tréſors ou la vie ; mourez ou ſoyez mes eſclaves. Quoi ! parce que vous avez été bienfaiſans, vous avez le droit d’être oppreſſeurs ? Quoi ! les nations auſſi ſe feront-elles de la reconnoiſſance un titre barbare pour avilir & fouler aux pieds ceux qui ont eu le malheur de recevoir leurs bienfaits ? Ah ! les particuliers peut-être, quoique ce