Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/272

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lui ſoit comparable. C’eſt le diſcours que vous avez tenu à vos tyrans, & nous vous le tenons pour vos colons.

La terre qu’ils occupent eſt la nôtre… La vôtre ! c’eſt ainſi que vous l’appeliez, parce que vous l’avez envahie. Mais ſoit. La charte de conceſſion ne vous oblige-t-elle pas à traiter les Américains en compatriotes ? Le faites-vous ? Mais il s’agit bien ici de conceſſions de chartes, qui accordent ce dont on n’eſt pas le maître, ce qu’en conséquence on n’a pas le droit d’accorder à une poignée d’hommes foibles & forcés par les circonſtances de recevoir en gratification ce qui leur appartient de droit naturel. Et puis les neveux qui vivent aujourd’hui ont-ils été appelés à un pacte ſigné par leurs ancêtres ? Ou confeſſez la vérité de ce principe, ou rappelez les deſcendans de Jacques. Quel droit avez-vous eu de le chaſſer que nous n’ayons de nous séparer de vous, vous diſent les Américains, & qu’avez-vous à leur répondre ?

Ce ſont des ingrats, nous ſommes leurs fondateurs ; nous avons été leurs défenſeurs ; nous nous ſommes endettés pour eux… dites pour vous autant & plus que pour eux. Si vous