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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/276

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tenté ? L’aſſerviſſement d’un peuple que le tems affranchira malgré vous. Dans vingt, dans trente ans, le ſouvenir de vos atrocités ſera récent ; & le fruit vous en ſera ravi. Alors, il ne vous reſtera que la honte & le remords. Il eſt un décret de la nature que vous ne changerez pas : c’eſt que les grandes maſſes donnent la loi aux petites, Mais, répondez-moi, ſi alors les Américains entreprenoient ſur la Grande-Bretagne ce que vous avez entrepris aujourd’hui ſur eux : que diriez-vous ? Précisément ce qu’ils vous diſent en ce moment. Pourquoi des motifs qui vous touchent peu dans leur bouche, vous paroîtroient-ils plus ſolides dans la vôtre ?

Ils ne veulent ni obéir à notre parlement, ni adopter nos conſtitutions… Les ont-ils faites ? Peuvent-ils les changer ?

Nous y obéiſſons bien, ſans avoir eu dans le paſſé, & ſans avoir pour le préſent aucune influence ſur elles… C’eſt-à-dire que vous êtes des eſclaves, & que vous ne pouvez pas ſouffrir des hommes libres. Cependant, ne confondez point la poſition des Américains avec la vôtre. Vous avez des repré-