sentans, & ils n’en ont point. Vous avez des voix qui parlent pour vous, & personne ne stipule pour eux. Si les voix sont achetées & vendues, c’est une excellente raison pour qu’ils dédaignent ce frivole avantage.
Ils veulent être indépendans de nous…
Ne l’êtes-vous pas d’eux ?
Jamais ils ne pourront se soutenir sans nous…
Si cela est, demeurez tranquilles. La nécessité vous les ramènera.
Et si nous ne pouvions subsiter sans eux…
Ce feroit un grand malheur : mais les égorger pour vous en tirer, c’est un singulier expédient.
C’est pour leur intérêt, c’est pour leur bien que nous sévissons contre eux, comme on sévit contre des enfans insensés… Leur intérêt ! leur bien ! Et qui vous a constitués juges de ces deux objets qui les touchent de si près & qu’ils doivent connoître mieux que vous ? S’il arrivoit qu’un citoyen s’introduisît de vive force dans la maison d’un autre, par la raison qu’il est lui homme de beaucoup de sens, & que personne n’est plus en état de maintenir le bon ordre & la paix chez son voisin, ne seroit-on pas en droit de le prier