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des deux Indes.

ſeul eſprit errant de toute part, forme le génie des états, & que toutes les forces diſpersées deviennent en ſe rapprochant, une force unique & terrible. Grâce à nos persécuteurs, nous ſommes à cette époque. Si nous avons du courage, c’eſt pour nous celle du bonheur. Peu de nations ont ſaiſi le moment favorable pour ſe faire un gouvernement. Une fois échappé, ce moment ne revient plus ; & l’on en eſt puni pendant des ſiècles par l’anarchie ou l’eſclavage. Qu’une pareille faute ne nous prépare point de pareils regrets. Ils ſeroient impuiſſans.

Emparons-nous d’un moment unique pour nous. Il eſt en notre pouvoir de former la plus belle conſtitution qu’il y ait jamais eue parmi les hommes. Vous avez lu dans vos livres ſacrés l’hiſtoire du genre-humain enſeveli ſous une inondation générale du globe. Une ſeule famille ſurvécut, & fut chargée par l’Être ſuprême de renouveler la terre. Nous ſommes cette famille. Le deſpotiſme a tout inondé, & nous pouvons renouveler le monde une ſeconde fois.

Nous allons, dans ce moment, décider du ſort d’une race d’hommes plus nom-